Photographs by Nolwenn Brodd

Costumier: Emmanuelle Premel Cabic

QUI CHANTE LES LÈVRES FERMÉES

(Film court, 2022, 16 min 30)

La proëlla, signifiant littéralement en breton « retour au pays » [bro-ella] est un rite traditionnel pratiqué uniquement sur l’île d’Ouessant jusqu’en 1962. Il permettait aux proches de faire leur deuil, mais aussi de rendre officielle la mort du perdu en mer en cas de naufrage sans repêchage du corps.

La proëlla désigne à la fois la croix de cire qui symbolise le corps du disparu et la cérémonie funèbre elle-même. Lors d’une veillée funèbre au domicile du défunt, on veillait la croix avant de la porter en procession à l’église le lendemain. Après l’office du défunt, la croix de proëlla était placée dans une urne de bois située derrière l’autel. Elle était ensuite ensuite portée au cimetière lors d’une cérémonie collective, à l’occasion d’une visite de l’évêque ou d’une mission.

Avec ce film court inédit Qui chante les lèvres fermées, Nolwenn Brod revisite ce rituel funéraire Ouessantin dans un film symbolique qui mêle la danse et le chant et où différentes temporalités se superposent tant dans le mouvement que la langue : danse traditionnelle bretonne et danse contemporaine, gwerz (complainte en langue bretonne) chantée/dite en breton et poèmes contemporains d’Erwann Rougé dits en français.